Jusqu’où ira le député franco-israélien du parti Les Républicains (droite) Meyer Habib ?
Le défenseur du gouvernement extrémiste de Tel-Aviv est rattrapé par des propos tenus en octobre dernier sur la population de Gaza.
Ce qu’il a dit des habitants de l’enclave palestinienne qui croule sous les bombardements israéliens depuis le 7 octobre 2023 est d’une extrême gravité.
Passée inaperçue chez la classe politique au moment où il l’avait faite, la déclaration tourne désormais en boucle sur les réseaux sociaux, faisant réagir de nombreux politiques français.
Meyer Habib s’est distingué depuis le 7 octobre par sa défense acharnée de la politique du gouvernement israélien tant dans l’hémicycle que lors de ses interventions dans les médias français.
Le 20 octobre, il était interrogé par Radio J sur le refus de l’Égypte d’accueillir les habitants de la bande de Gaza comme le demandait le gouvernement israélien.
« Parce qu’ils savent aujourd’hui le cancer qu’est cette population à qui on a tout donné », a-t-il répondu, ajoutant qu’il faut laisser les Israéliens travailler, « ils savent quoi faire ».
La réapparition de la vidéo sur les réseaux sociaux a fait réagir de nombreux politiques en France, notamment ceux de gauche.
Meyer Habib tient en France un « discours génocidaire »
C’est un « discours génocidaire », a dénoncé le député Nupes Hadrien Clouet.
« Les Palestiniens n’ont pas à aller en Egypte : ils sont chez eux à Gaza. Ça suffit !», a tweeté pour sa part son collègue Antoine Léaument, se demandant ce que peut dire en privé quelqu’un qui tient de tels propos en public.
Pour Meyer Habib, la population de la bande de Gaza est « le cancer ».
Si c’est ce qu’il est capable de dire en public, je n’ose imaginer ce qu’il peut dire en privé !
Les Palestiniens n’ont pas à aller en Égypte : ils sont chez eux à Gaza !
Ça suffit ! pic.twitter.com/DYRWdZDgc8
— Antoine Léaument 🇫🇷🌿 (@ALeaument) January 18, 2024
Fin décembre, une quarantaine de députés de gauche avaient tenté de faire lever l’immunité parlementaire du député franco-israélien, en vain.
Il lui était reproché d’avoir tenu des propos graves au sein de l’hémicycle après l’annonce de la mort d’un agent du Quai d’Orsay, tué dans un bombardement israélien sur Gaza.
« Et ce n’est pas fini ! », s’est écrié à deux reprises le député franco-israelien et ami du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu.
La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, avait rejeté la demande de levée de son immunité parlementaire, estimant que les propos en question ont été tenus dans l’hémicycle, donc protégés par le principe d’ « irresponsabilité ».
Le 22 octobre, Meyer Habib avait accompagné en Israël Mme Braun-Pivet qui a notamment déclaré sur place que « rien ne doit empêcher Israël de se défendre » suite aux attaques du 7 octobre.
Les propos qui sont reprochés cette fois au député Meyer Habib peuvent conduire à la levée de son immunité parce qu’ils ont été tenus en dehors de l’hémicycle, note le journal Libération qui cite une jurisprudence dans ce sens de la Cour de cassation.