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Offre de dialogue de Tebboune aux partis : le RCD pose ses conditions

Offre de dialogue de Tebboune aux partis : le RCD pose ses conditions

NEWPRESS
Mohcine Belabbas, président du RCD

Mohcine Belabbas a critiqué ce vendredi 30 devant le conseil national de son parti le plan d’action du gouvernement. « Le plan d’action présenté par M. Tebboune à l’Assemblée nationale illustre jusqu’à la caricature l’incapacité du gouvernement à présenter un programme qui énonce au moins les sources de financements du patchwork des mesures listées », pointe Mohcine Belabbas.

Et d’enchaîner : « (…), en dehors d’une chimérique réforme fiscale qui ne fixe ni l’assiette à atteindre ni les niches à investir comme les grosses fortunes ou l’informel, aucune source précise n’est ciblée pour renflouer les caisses et faire face à un déficit de 16%, soit autour de 25 milliards de dollars hérité de la loi de finance 2017 ».

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Le patron du RCD met en garde contre les conséquences de la hausse des impôts sur les entreprises. « La charge d’impôts supplémentaires sur des contribuables loyaux risque de précipiter nombre d’entre eux, au mieux, dans la compression des effectifs, sinon dans l’informel », prévient M. Belabbas, qui alerte sur les effets néfastes de la réduction des importations qui « a déjà paralysé une partie du squelettique appareil industriel par l’absence de pièces de rechange ou d’intrants. »

Dans son discours, le président du RCD a évoqué la volonté du gouvernement de réduire les transferts sociaux et critique l’absence d’un « objectif chiffré ». L’occasion pour Belabbas de répondre indirectement à l’offre de dialogue de Tebboune aux partis politiques, en posant ses conditions.

« Pour le RCD, le dialogue avec les partenaires sociaux représentatifs doit être la règle. Cette démarche ne doit procéder ni d’un bricolage de circonstance ni d’une improvisation. Le cadre de la tripartite rénové, c’est-à-dire ouvert aux syndicats autonomes et à toutes les organisations professionnelles et patronales à égalité, est l’instrument idoine », a soutenu Mohcine Belabbas.

Pour le président du RCD, c’est « le pouvoir qui refuse le dialogue pour sortir le pays de l’ornière ». Poursuivant ses critiques, Mohcine Belabbas critique « le choix » du Premier ministre de retourner au vocabulaire des années 70 pour écarter du revers de la main toute notion de privatisation au motif que le maintien d’entreprises dans le secteur étatique est un gage de souveraineté.

« C’est ce populisme « à deux sous » (…) qui présente l’impossibilité économique du pays de solliciter des prêts extérieurs comme une décision du chef de l’Etat », a dénoncé le président du RCD, en rappelant que son parti « n’est pas un défenseur des privatisations à tout prix et dans tous les secteurs ». « Il n’est pas non plus un partisan du recours à l’endettement en soi », rappelle encore Mohcine Belabbas qui plaide pour l’application de « la sanction du marché pour tous dans tous les secteurs qui ne tiennent pas des services publics de base ». Il pense que le gouvernement « aurait dû se présenter avec des dossiers pour ouvrir le débat sur les blocages dans lesquels il s’est enfermé à la faveur d’une rente pétrolière sans précédent. » Pour lui, « il s’agit de la seule alternative qui peut permettre de sortir des sentiers battus du couple rente/corruption. »

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Mohcine Belabbas a annoncé l’élaboration de deux « projets de textes de loi pour réduire le champ de l’immunité parlementaire aux seuls actes politiques des députés et pour initier une commission d’enquête sur la gestion du Club des Pins. »

Le président du RCD a déploré le refus de l’administration d’accorder à son parti une salle pour la tenue de son congrès ordinaire, ce week-end, ce qui l’a obligé à le reporter à la fin de l’année en cours ou début de l’année prochaine.

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