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Ould Abbès traite Benyounès d’Aghyoul : le point de non-retour ?

Ould Abbès traite Benyounès d’Aghyoul : le point de non-retour ?

On savait que rien n’allait plus entre les différents chefs des partis de l’ex-alliance présidentielle, mais personne ne se doutait qu’ils allaient pousser le bouchon jusqu’à s’insulter publiquement de la manière la plus basse qui soit.

Si le RND du Premier ministre Ahmed Ouyahia s’est gardé jusque-là de répondre aux multiples remarques désobligeantes du chef du FLN, celui-ci n’a pas adopté la même posture vis-à-vis de Amara Benyounès qui lui avait publiquement dénié le droit de s’approprier le président Bouteflika.

La réplique est instantanée, directe et virulente : « Aghyoul ! ». Il n’y a pas que Amara Benyounès qui peut comprendre la signification de ce mot kabyle que tous les Algériens connaissent maintenant, sans pour autant en faire usage même dans leurs plus basses querelles.

Baudet, mule, quelle que soit la traduction que l’on fait, cela reste une insulte inacceptable et indigne d’un personnage public, de surcroît chef de la première formation politique du pays.

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Cet énième grave dérapage de Djamel Ould Abbès sera sans doute lourd de conséquences et pour l’homme et pour les relations entre les différents partis qui soutiennent le président Bouteflika.

Surtout, il remet sur le tapis l’interrogation qui entoure ces tiraillements entre personnages qui, officiellement, n’ont en commun que leur soutien indéfectible au chef de l’État et leur engagement à contribuer à la réussite de son programme sur le terrain, un soutien et un engagement qu’ils réitèrent à chaque fois que l’occasion leur est donnée, sans la moindre nuance.

Or, c’est curieusement depuis que l’on a commencé à débattre de l’éventualité d’un cinquième mandat pour Bouteflika, que les rapports entre le RND, le FLN et le MPA se sont mis à se détériorer.

Jusque-là, on s’est contenté d’imputer ces tensions à l’attitude de Djamel Ould Abbès qui commence à faire cavalier seul dans ce dossier, ne laissant comme choix à ceux qui sont censés être ses partenaires que de prendre le train en marche.

Mais il se pourrait aussi que tous ces tiraillements soient l’expression d’autre chose qu’une question d’égo ou de leadership. Lors de sa dernière sortie médiatique qui lui a valu justement cette réplique de Ould Abbès, Amara Benyounès avait adopté une posture d’opposant, critiquant frontalement la politique économique du gouvernement, notamment l’encadrement des importations.

Aussi, il ne faut pas perdre de vue que ni lui ni Ahmed Ouyahia ou même Amar Ghoul ne se sont exprimés sur la question du cinquième mandat, même lorsque le président s’est offert une sortie et un bain de foule dans la capitale, ou encore lorsque les médias publics se sont mis à rappeler ses réalisations.

L’autre élément troublant, c’est ce petit pas en arrière de Ould Abbès qui a d’abord déclaré à Oran qu’il priait Dieu pour lui donner « la force de convaincre Bouteflika » avant de rectifier carrément qu’il n’a jamais annoncé la candidature du président sortant.

Si, à ce stade, nul ne peut prétendre comprendre à quoi rime tout cela, il n’en demeure pas moins qu’avec cette attaque virulente de Djamel Ould Abbès à l’égard d’Amara Benyounès, le point de non-retour est atteint. Du moins entre les deux hommes…

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