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Ouyahia prépare les Algériens à des annonces douloureuses

Ouyahia prépare les Algériens à des annonces douloureuses

New Press

Ahmed Ouyahia s’est exprimé ce mercredi, en tant que premier ministre, au lendemain de la réunion des chefs des partis qu’il a conviés au siège du premier ministère. Ouyahia n’a pas communiqué sur la réunion à laquelle il a convié seulement les responsables du FLN, TAJ et MPA. Il s’est surtout exprimé sur la situation économique du pays.

« J’adresse aux Algériens un message d’espoir et de sérénité politique reposant sur des bases réalistes que nous aurons l’occasion d’expliquer ultérieurement », a-t-il déclaré. En évoquant des « bases réalistes », Ouyahia semble préparer l’opinion à des annonces douloureuses qui pourraient intervenir dès dimanche prochain à l’occasion de la présentation du Plan d’action de son gouvernement au Parlement.

La semaine dernière, Ahmed Ouyahia, dans une lettre adressée aux ministres, aux walis et aux PDG des groupes industriels, ainsi qu’à d’autres responsables dont le patron de la centrale syndicale, l’UGTA, avait déjà annoncé la couleur, en dressant un tableau sombre de la situation économique du pays et en mettant en garde contre les risques que représenterait l’épuisement des réserves de change.

Face à une telle situation, le Premier ministre n’a pas beaucoup d’options : une cure d’austérité sévère semble désormais inéluctable. Les autorités veulent stabiliser les dépenses publiques « via une réforme du système de subventions, la maîtrise de la masse salariale des fonctionnaires et une plus grande sélectivité dans les investissements publics », résument les économistes du groupe bancaire BNP Paribas dans une note d’analyse sur l’Algérie publiée cet été.

Par ailleurs, « il y a toujours autant d’incertitudes sur la façon dont les autorités vont couvrir les besoins de financements à venir », ajoute la banque française. Selon elle, un recours aux marchés financiers internationaux semble exclu, bien qu’il présente « également l’avantage de regonfler les réserves de change ». Selon les prévisions de la BNP, « les réserves de change n’atteindraient plus que 79 mds USD à fin 2018 contre 180 mds USD à fin 2014 ».

Dans sa déclaration ce mercredi, Ouyahia apporte un début de réponse. Il suggère, à contre-courant des avis des experts et des économistes, que la révision de la loi sur la monnaie et le crédit constitue la panacée pour la crise financière qui étrangle le pays.

« L’Algérie jouit aujourd’hui d’une liberté d’expression rare et évolue en tant que pays en développement avec ses difficultés et ses succès sous la conduite du président Abdelaziz Bouteflika (…) la politique éclairée tracée par le Chef de l’État a permis de trouver une sortie à l’impasse financière qu’a connue le pays et partant, poursuivre le processus de développement et préserver la politique sociale, la justice sociale et la solidarité nationale », dit-il.

Selon lui, le débat actuel sur la situation économique et politique et liée à l’échéance électorale à venir. « Le débat politique sur la conjoncture économique difficile que traverse le pays et les tentatives d’exacerbation du climat politique s’expliquent par l’approche des échéances électorales, certains saisissent l’occasion pour leurs précampagnes électorales ».

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