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Rougeole à Ouargla et El Oued : retour d’une maladie mortelle mais évitable

Rougeole à Ouargla et El Oued : retour d’une maladie mortelle mais évitable

La rougeole est une maladie virale très contagieuse qui fait des dizaines de milliers de morts chaque année dans monde. Selon l’OMS, plus de 89 000 décès ont été provoqués par la rougeole dans le monde en 2016, malgré l’existence d’un vaccin efficace.

Cette maladie qu’on croyait sous contrôle en Algérie est réapparue ces derniers jours dans des localités des wilayas d’El Oued et Ouargla

. Jusqu’au samedi 10 mars, 5 décès causés par la rougeole ont été constatés sur un total de 1047 patients atteints par la maladie recensés à El Oued et 720 à Ouargla, selon Salim Belkessam, chargé de communication du ministère de la Santé.

Jusqu’au vendredi 9 mars, 12 décès causés par la rougeole ont été constatés sur un total de 895 patients atteints par la maladie recensés à El Oued et 645 à Ouargla, selon le bilan officiel des autorités sanitaires.

Une maladie mortelle

La rougeole est causée par un virus transmis par contact direct avec une personne infectée ou par l’air et les gouttelettes de sécrétions qui s’y trouvent en suspension.

Touchant principalement les enfants âgés de 5 à 6 mois, la maladie peut survenir à des âges plus tardifs, y compris chez les adultes.

Une forte fièvre apparaît chez le malade au bout de 10 à 12 jours après la contamination, elle peut durer jusqu’à une semaine et peut être accompagnée d’autres symptômes tels qu’une toux, le nez qui coule, des yeux larmoyants et souvent des points blanchâtre sur la face interne des joues.

L’éruption cutanée, consistant en de petites plaques rouges épaisses qui finissent par former des plaques plus grandes, est le symptôme qui caractérise le mieux la rougeole. Elle apparaît en premier derrière les oreilles pour se propager progressivement sur le visage et ensuite sur le reste du corps.

La maladie, si elle est bien prise en charge, n’est pas d’une très grande gravité mais elle peut être mortelle lorsque les enfants atteints ne sont pas correctement soignés et lorsqu’ils sont mal nourris, souffrent de carences vitaminiques, notamment en vitamine A ou lorsqu’ils sont en faiblesse immunitaire.

La surinfection est un des grands risques qui accompagnent la rougeole, surtout en milieu défavorisé. L’infection par le virus de la rougeole peut être aggravée par une infection bactérienne.

La pneumonie, cause principale de mort induite par la rougeole, est l’une des complications les plus dangereuses et les plus fréquentes, à côté des encéphalites accompagnées d’œdèmes cérébraux, des diarrhées sévères et des infections auriculaires. Une atteinte des yeux peut survenir et mener à la perte complète de la vision.

Pas de traitement antiviral mais un vaccin efficace existe

Il n’existe pas de traitement antiviral pour la rougeole, une fois la maladie déclarée, les médecins ne peuvent plus que gérer la maladie du mieux qu’ils peuvent afin d’éviter les complications.

La réhydratation et l’administration de vitamine A sont les réflexes habituels des médecins, en plus de la prescription d’une bonne alimentation au malade. Et les infections bactériennes qui accompagnent souvent la rougeole sont traitées par antibiotiques.

La prévention de la rougeole repose sur la vaccination de tous les enfants à l’âge de 11 mois, avec un rappel fait généralement à l’âge de 6 ans.

Le vaccin administré est le ROR ou vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole. D’une grande efficacité, il a permis de diminuer le nombre de décès par rougeole de 84% entre 2000 et 2016, selon l’OMS.

Un faible taux de la couverture vaccinale antirougeoleuse est la piste privilégiée par le ministre pour expliquer la propagation de cette maladie au Sud du pays. Il a affirmé, lundi 5 mars, que « le refus de vaccination serait à l’origine de la situation épidémiologique enregistrée dans les deux wilayas ».

Une piste confirmée par le Dr Djamel Mammeri, chef du service prévention à la DSP de Ouargla et qui a déclaré à El Watan que la compagne de vaccination de mars 2017 a été un échec et « a enregistré seulement 6% d’adhésion ».

« Le taux de couverture vaccinale de routine dans les localités touchées par l’épidémie, qui est inférieur à 80%, alors que le taux moyen national de couverture est supérieur à 90%, a contribué à la propagation de la maladie », selon M. Belkessam.

L’épidémie en passe d’être endiguée

L’épidémie à Ouargla et El Oued est en passe d’être endiguée, grâce « à une campagne de vaccination intensive », selon le chargé de communication du ministère de la Santé qui a affirmé que la phase actuelle correspond à « la queue de l’épidémie », dernière phase avant son extinction.

La campagne de vaccination de rattrapage a permis, selon le même responsable, de vacciner plus de 112 000 personnes entre le 25 janvier et le 10 mars, selon M. Belkessam.

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