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Suspension du vaccin AstraZeneca : ce que pensent les spécialistes en Algérie

Suspension du vaccin AstraZeneca : ce que pensent les spécialistes en Algérie

Alors que l’Algérie s’apprête à recevoir 1,8 million de doses du vaccin AstraZeneca, plusieurs pays européens ont décidé de suspendre la vaccination avec cet antidote.

Hier, la France a emboité le pas à l’Allemagne et annoncé la suspension du vaccin anglo-suédois en raison de potentiels effets indésirables graves sur les personnes vaccinées. L’annonce a été faite par le président Emmanuel Macron.

« La décision qui a été prise est de suspendre par précaution la vaccination avec AstraZeneca en espérant la reprendre vite si l’EMA (Agence européenne des médicaments, NDR) donne son feu vert« , a annoncé M. Macron au cours d’une conférence de presse. L’EMA doit se prononcer ce mardi après-midi.

De son côté, le groupe pharmaceutique AstraZeneca a réagi en déclarant qu’il n’y a « aucune preuve de risque aggravé » de caillot sanguin entraîné par son vaccin. Et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a donné son feu vert pour l’utilisation du vaccin développé par le géant anglo-suédois, a également tenté de rassurer en estimant qu’il n’y a « pas de raison de ne pas utiliser » ce vaccin.

Algérie : ce que disent les spécialistes sur AstraZeneca

De nombreux pays européens dont la France, l’Allemagne et l’Italie, ont décidé de suspendre le vaccin AstraZeneca après le signalement d’effets secondaires « possibles » mais sans lien avéré à ce stade.

C’est le Danemark qui a été le premier pays à donner l’alerte sur les risques liés à l’utilisation du vaccin AstraZeneca. Le 11 mars, il a annoncé sa suspension « après des rapports de cas graves de formation de caillots sanguins » chez des personnes vaccinées.  D’autres pays lui ont ensuite emboité le pas.

En Algérie, les spécialistes se veulent rassurant malgré l’appel lancé samedi 13 mars par le Pr Mostefa Khiati pour la suspension de ce vaccin. « Aucun décès, ni effet indésirable grave » n’a été enregistré depuis le début de la campagne de vaccination anti-Covid qui a été lancée samedi 30 janvier, affirmait à TSA jeudi 11 mars, le professeur Nadjet Loumi, directrice générale du centre national de pharmacovigilance et de matériovigilance. « Nous avons commencé en Algérie avec les vaccins Spoutnik V et AstraZeneca, et on voit bien que les effets indésirables ne sont pas graves du tout », affirme le professeur Loumi.

« On suit l’actualité de très près. Il y a des pays qui l’ont arrêté, mais il y a des pays qui continuent à utiliser l’AstraZeneca, qui le recommandent toujours de façon forte », soutient-il, citant des exemples de « pays en Scandinavie » et de « pays africains ».

« Il n’y a pas la preuve de lien, de causalité des effets secondaires du vaccin sur la thrombose veineuse. Ils n’ont pas prouvé réellement avec le vaccin. Les études sont en cours. On reste vigilant bien entendu. On suit ça de très près, mais pour le moment, il n’y pas eu d’indication ou de retrait », a indiqué le professeur Ryad Mahyaoui, membre du comité scientifique chargé du suivi de l’épidémie de Covid-19 en Algérie dans une déclaration à TSA, dimanche 14 mars. Il a ajouté que l’AstraZeneca est « l’un des deux seuls vaccins homologués par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). »

Le Pr Kamel Senhadji, président de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS) se veut également rassurant : « Ce qu’on doit savoir, c’est que la thrombose est une pathologie qui existe dans la population générale. Parce qu’on est en pleine pandémie et en pleine campagne de vaccination, les gens vaccinés faisant partie de la population générale, l’étude est en train d’être menée pour voir. Le résultat tend vers cette conclusion qui dit que le même taux de thrombose existe dans la population générale ».

L’Algérie a réceptionné 50.000 doses du vaccin russe Spoutnik V vendredi 29 janvier et une quantité similaire du vaccin AstraZeneca lundi 1er février. Elle devrait recevoir 1,8 million de doses du vaccin anglo-suédois avant fin mars dans le cadre du dispositif onusien Covax, selon le ministère de la Santé.

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