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Bras de fer Tebboune-Haddad : les milieux d’affaires déboussolés

Bras de fer Tebboune-Haddad : les milieux d’affaires déboussolés

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La guerre déclarée entre Tebboune et Haddad a plongé les milieux d’affaires dans l’incertitude. Déboussolés par l’ampleur prise par ce conflit, les chefs d’entreprises tentent d’interpréter les faits et les signaux en provenance du pouvoir. « Haddad, c’est fini, c’est la disgrâce », anticipe le patron d’un groupe privé. « Il est allé trop loin et il a tiré profit de son soutien au 4e mandat de Bouteflika. Il a été trop arrogant », fustige un autre.

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Si les adversaires de Haddad jubilent de la « chute imminente » du président du FCE, les partisans de ce dernier tentent de minimiser l’incident et se forcent de se montrer optimistes sur l’issue du bras de fer engagé avec Tebboune.

« L’incident de samedi dernier est une maladresse de Tebboune. C’est un acte isolé. La Présidence n’a rien à voir et nous sommes bien placés pour le savoir. Ali Haddad est bien connecté aux hautes autorités du pays pour le savoir », assure un membre du conseil exécutif du FCE. « Si le FCE et l’UGTA ont décidé de riposter, c’est parce justement ils sont convaincus que Tebboune a agi seul, sinon, ils n’auraient jamais osé s’attaquer à une décision émanant du président Bouteflika », soutient-il.

Et dans le cercle restreint des proches de Haddad, certains pensent qu’ils sont capables d’obtenir le départ du Premier ministre. « Tebboune a agi seul, jure un des signataires de la déclaration de soutien à Haddad, s’il veut la guerre, il l’aura ».

Et dans le cercle restreint des lieutenants de Haddad, certains pensent qu’ils sont capables d’obtenir le départ du Premier ministre. « Tebboune a agi seul, jure un autre proche de Haddad, s’il veut la guerre, il l’aura ».

D’autres patrons, qui ne sont pas hostiles à Haddad, sont plus prudents et critiquent la riposte du FCE et de l’UGTA. « Il ne fallait pas réagir de cette façon. Il ne fallait pas mettre dans la balance le Pacte économique et social et déclarer la guerre à Tebboune. C’est une erreur grave », juge un membre du conseil exécutif du FCE. Pour lui, Ali Haddad « aurait dû se plaindre tout simplement au Premier ministre et à la présidence de l’affront subi ». Divisés et déboussolés, les chefs d’entreprises ne sont pas prêts à « mourir » pour Haddad.

Loin de l’union de façade affichée par les organisations patronales mardi, la riposte du FCE divise les chefs d’entreprises. La base est déboussolée. « Sept organisations patronales et l’UGTA se sont réunies pour dénoncer le traitement réservé à Ali Haddad qui n’a pas été autorisé à assister à une cérémonie en présence du Premier ministre, ironise le patron d’une entreprise privée. Mais il y a des questions beaucoup plus importantes sur lesquelles le FCE ne s’est pas prononcé comme l’interdiction des importations, les problèmes de paiements, etc ».

Le front de soutien au président du FCE, constitué mardi, s’est déjà fissuré et risque même de voler en éclats. L’Union nationale des investisseurs (UNI), de l’homme d’affaires Abdelouahab Rahim, a démenti, dans une lettre adressée ce mercredi au Premier ministre, avoir signé la déclaration de mardi. L’UNI a dénoncé l’usurpation de sa signature. D’autres organisations patronales, qui ont officiellement participé à la réunion, s’apprêtent à faire machine arrière.

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