search-form-close
Coronavirus : ce qu’il faut savoir sur le vaccin développé par Pfizer

Coronavirus : ce qu’il faut savoir sur le vaccin développé par Pfizer

Le géant pharmaceutique américain Pfizer a annoncé lundi 9 novembre que son vaccin contre la Covid-19 élaboré dans le cadre d’un partenariat avec laboratoire de biotechnologie allemand BioNTech dispose d’une efficacité à 90 %, provoquant une vague d’espoir à travers le monde quant à l’éventualité de la distribution d’un vaccin pour lutter contre la pandémie du coronavirus, rapportent plusieurs médias.

L’annonce par Pfizer et BioNTech sur l’efficacité du vaccin a été établie sur la base de la première analyse intermédiaire de l’essai clinique de leur vaccin, actuellement dans sa troisième phase. Cette dernière phase clinique a débuté en juillet dernier avec la participation de 45 000 personnes volontaires pour tester le vaccin. La moitié a reçu le vaccin et l’autre moitié a reçu un placebo. Sur ces dizaines de milliers de volontaires, seuls 94 ont été infectés par le coronavirus suggérant que le vaccin est à au moins 90 % d’efficacité.

Nouvelle technologie

« Nous saluons les nouvelles encourageantes en matière de vaccin provenant de Pfizer et BioNTech et saluons tous les scientifiques et partenaires dans le monde qui développent de nouveaux outils sûrs et efficaces pour vaincre le Covid-19 », a réagi dans ce cadre le directeur de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, ajoutant que « le monde connaît une innovation et une collaboration scientifique sans précédent pour mettre fin à la pandémie ! »

Le vaccin de Pfizer et BioNTech est basé sur une technologie jamais testée jusqu’à présent sur l’être humain dénommée « ARNm », diminutif d’acide ribonucléique messager. Alors que les vaccins conventionnels sont généralement constitués de virus inactivés comme la polio, atténués comme la rougeole, ou encore de protéines appelées antigènes comme dans le cas de l’hépatite B, le vaccin ARNm injecte dans l’organisme des brins d’instructions génétiques donnant les consignes aux cellules humaines sur comment se prémunir du coronavirus. Cette technologie est rendue possible par le fait que la Covid-19 est un virus à ARN, ce qui n’est pas le cas de tous les autres virus.

Des défis logistiques

Si le vaccin ARNm présente de nombreux avantages, notamment la facilité de la production et la possibilité de les produire en grande quantité, ce type de vaccin soulève également plusieurs défis logistiques de taille.

En effet, le vaccin comme celui développé par Pfizer et BioNTech nécessite d’être constamment stocké à une température très basse estimée à environ -80 °C, alors que les vaccins classiques sont stockés à environ -20 °C.

Prévoyant cette éventualité, Pfizer a d’ores et déjà développé des conteneurs spécifiques, de la taille d’une valise, qui peuvent transporter jusqu’à 5000 doses de vaccins. Néanmoins, ces conteneurs ne pourront être ouverts que deux fois au maximum afin de ne pas briser la chaîne du froid.

Ils ne pourront également conserver les vaccins qu’au maximum pendant dix jours, créant un défi pour la conservation notamment dans les pays ne disposant pas de moyens de conservation.

Malgré ces défis, le carnet de commandes de Pfizer ne désemplit pas et affiche même complet. De nombreuses puissances occidentales ont d’ores et déjà passé commande de plusieurs centaines de millions de doses.

Les États-Unis à eux seuls ont déjà signé un accord d’une valeur de deux milliards de dollars pour la fourniture de 100 millions de doses du vaccin dès qu’il sera disponible. La première puissance mondiale n’est pas seule puisque le Japon a également conclu un accord pour la livraison de 120 millions de doses.

Le Royaume-Uni et le Canada ont quant à eux commandé 30 millions et 20 millions de doses respectivement, tandis que l’Union européenne s’apprête à finaliser bientôt une commande pour la livraison de 300 millions de doses.

Même des pays à revenus modestes à l’image du Pérou ou du Costa Rica ont pris les devants en commandant respectivement 10 et 3 millions de doses. Les pays n’ayant pas pris leurs dispositions, comme cela semble être le cas de l’Algérie, devront selon toute vraisemblance attendre encore plusieurs mois s’ils espèrent se procurer ce vaccin.

Car les quantités demeurent relativement limitées. Pfizer et BioNTech ont en effet indiqué qu’elles prévoyaient de fournir jusqu’à 50 millions de doses de vaccins dans le monde en 2020 et jusqu’à 1,3 milliard de doses en 2021. Ces vaccins semblent a priori être destinés en priorité aux États-Unis où ils devraient bénéficier en premier aux personnes vulnérables et aux personnels de santé.

  • Les derniers articles

close