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Critiqué sur les réseaux sociaux, Kamel Rezig s’énerve

Critiqué sur les réseaux sociaux, Kamel Rezig s’énerve

Critiqué sur les réseaux sociaux pour n’avoir pas tenu ses promesses, le ministre du Commerce Kamel Rezig s’énerve. Son département a dénoncé samedi une « campagne ciblée » contre les réformes qu’il a initiées depuis sa nomination au gouvernement Djerad il y a plus d’une année.

Dans un communiqué sur le compte Facebook officiel de son ministère وزارة التجارة – Algeria Trade Ministry, Kamel Rezig accuse les parties qui usurpent ses comptes officiels, l’un sur Facebook (https://web.facebook.com/KamelRezigDz) et l’autre sur Twitter, de diffuser de fausses informations tout en les associant à sa personne.

Le ministre ne dit pas qui sont ces parties ni les informations mises en cause. Le ministère du Commerce informe l’ensemble des abonnés de la page officielle du ministère sur le réseau Facebook qu’elle est la seule source d’information du département, en plus des comptes officiels du ministre sur Facebook et Twitter.

« Nous avons constaté ces derniers jours que certaines pages et comptes à l’origine douteuse utilisent des techniques et des applications pour diffuser des informations dénuées de vérité, et associées à Monsieur le ministre du Commerce », lit-on dans le communiqué publié le 8 janvier.

La même source accuse, sans les nommer, des parties « aux intérêts étroits » que « les nouvelles orientations de l’Algérie nouvelle et notamment celles portées par le ministère du Commerce et sous la supervision du ministre » de mener une « contre-révolution » et de distiller de fausses informations dans l’intention de semer la « zizanie » par l’entremise de l’usurpation de fausses identités et de faux comptes.

Enfin, le ministère du Commerce a menacé de poursuivre en justice toute partie contribuant directement ou indirectement à la diffusion de « ces allégations infondées« .

| Lire aussi : Crise des sachets de lait – Rezig menace : « Des têtes vont tomber »

Un ministre très médiatique

Au début de 2020, à peine installé comme ministre du Commerce dans le gouvernement Djerad 1, Kamel Rezig, semblait prendre très à cœur sa nouvelle mission, au point de faire parfois dans l’excès.

Ses sorties médiatiques très remarquées font le buzz sur les réseaux sociaux.

Il y a presque un an jour pour jour, le 25 janvier 2020, le ministre du Commerce critiquait sévèrement la gestion de la distribution et de la production du lait en sachet, au point où, a-t-il dit, qu’il avait dû « provoquer une réunion extraordinaire d’urgence » avec ses collaborateurs au ministère pour examiner la question.

Une année après avoir proféré des menaces de « couper la tête » aux spéculateurs et autres charognards de la sphère commerciale, la crise du lait persiste et les pratiques anti-commerciales que le ministre avait promis de combattre et d’éliminer n’ont pas disparues. Dans le secteur du commerce, le défaut d’affichage des prix, l’absence de facturation, la spéculation et autres pratiques commerciales illégales sont toujours là, malgré les menaces de Rezig de couper des têtes, et de mettre la « issaba » (bande) hors d’état de nuire.

Le 7 mars 2020, Rezig réunissait les cadres de son secteur à qui il avait promis protection contre toutes les formes de pression. « Celui qui vous appelle donnez-moi son numéro et je dépose plainte contre lui. Il n’y a plus de téléphone », a tonné le ministre, en encourageant ses collaborateurs à combattre les pratiques commerciales illégales et ne pas hésiter à saisir la justice voire les médias « afin de dénoncer » les auteurs.

Il y a également eu cette autre séquence devenue presque culte datée du 6 octobre 2020, lorsque le ministre du Commerce s’est emporté contre la mauvaise gestion de la datte algérienne en particulier « Deglet Nour » que d’autres pays réexportent sous d’autres labels.

Ce jour-là, M. Rezig a critiqué l’approche des producteurs nationaux incapables, selon lui, de mettre un simple emballage à leur produit en vue de son exportation. « Notre Deglet Nour est l’une des meilleures en qualité, et pourtant nous sommes incapables de l’exporter. Elle se vend à l’état de vrac en Tunisie et est réexportée sous label tunisien », s’était emporté le ministre.

Avant de se fendre d’une phrase qui a fait le bonheur des réseaux sociaux. « Il n’est plus question que notre produit soit exporté en vrac (prononcer frac). Je vais fermer (le domino) à double six », allusion au célèbre jeu de dominos, en guise de promesse pour mettre fin à cette pratique.

En octobre 2020 également, des internautes ont tourné en dérision l’exportation d’une cargaison de pattes de poulet en Chine, une opération qui avait été présentée comme un exploit commercial.

De nombreux internautes reprochent alors au ministre de faire dans la « politique ou la communication spectacle » destinées plus à la consommation médiatique, sans réel effet concret.

C’est lui qui a promis de mettre fin à la crise récurrente du lait de sachet, de faire baisser le prix de la viande rouge à 800 dinars – 1000 dinars le kilogramme, de mettre fin à la spéculation sur la semoule… Des promesses qu’il n’a pas tenues, c’est ce qui explique pourquoi il est devenu la risée des réseaux sociaux.

De personnalité très médiatique, le ministre du Commerce s’est ensuite éclipsé du terrain alors que les prix des produits de large consommation ne cesse d’augmenter et la crise du lait en sachet a refait son apparition, se contentant de communiqués et comptes rendus d’audiences ou de réunions avec les acteurs du commerce, et des ambassadeurs.

Ses deux dernières sorties remontent respectivement, selon la page officielle du ministère, au samedi 9 janvier, lorsque Kamel Rezig a reçu Abdelwahab Ziani président de la Confédération des industriels et des producteurs algériens (Cipa), et au jeudi 7 de ce mois, à l’occasion de l’audience accordée par Rezig au sous-secrétaire d’État adjoint en charge des questions du Proche-Orient au département d’État américain, David Schenker.

Ce lundi, il a enfin repris ses visites « surprises » sur le terrain. Il s’est rendu au marché de gros de Semmar dans l’est d’Alger, pour vérifier les prix et la disponibilité des produits.

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