Les résultats officiels des élections législatives de jeudi 4 mai ont été annoncés, ce vendredi 5 mai, par le ministre de l’Intérieur Noureddine Bedoui. Les deux principaux partis du pouvoir, le FLN et le RND, totalisent 261 sièges sur les 462 que compte l’APN et obtiennent ainsi la majorité absolue. Si on y ajoute TAJ et le MPA, deux formations qui ont participé au gouvernement ces cinq dernières années et voté toutes les lois au Parlement, les partis au pouvoir dominent largement la nouvelle Assemblée.
Le bilan de la majorité gouvernementale ces cinq dernières années est facile à faire : zéro. Sur le plan économique, l’Algérie s’est retrouvée subitement en situation difficile après la chute des cours du pétrole. On est passé en quelques années du gaspillage à l’austérité la plus radicale, avec l’arrêt de projets stratégiques comme le logement. Le gouvernement sortant, soutenu par l’Assemblée, n’a mené aucune réforme.
Le bilan de l’Assemblée est encore plus affligeant. Les députés ont voté toutes les lois présentées par le gouvernement depuis 2012. Les mêmes députés qui ont voté des lois de finances encourageant le gaspillage ont donné leur accord pour la dernière loi de Finances qui a introduit l’austérité. En cinq ans, aucune proposition de loi sérieuse n’a été formulée par les « élus » de la Nation.
Partout dans le monde, la règle est simple : en cas de mauvais résultats, la majorité sortante est sanctionnée par les électeurs. Dans certains pays, comme en France actuellement, c’est toute la classe politique impliquée dans la gestion ces cinquante dernières années, qui a été balayée par les électeurs, au premier tour de la présidentielle.
Paradoxalement, en Algérie, cette règle ne semble pas s’appliquer. Le FLN et le RND, qui ont conduit le pays à l’échec, sont reconduits avec une majorité absolue. Pire : le FLN a mené la campagne électorale pour les législatives sans aucun programme.
Dans cette affaire, soit les électeurs algériens ont cherché à encourager l’échec et l’immobilisme, peut-être faute d’alternative, soit c’est le pouvoir qui a décidé de prolonger la période de chaos économique et social dans le pays. Dans les deux cas, la situation est inquiétante.
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