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Plus de la moitié des communes françaises ont voté pour l’extrême-droite

Plus de la moitié des communes françaises ont voté pour l’extrême-droite

CARTE. En France, ce sont surtout les communes des zones rurales qui ont voté pour la candidate du Front national, Marine Le Pen, au premier tour de la présidentielle, dimanche 23 avril. À l’inverse les grandes villes du pays se sont tournées vers Emmanuel Macron ou Jean-Luc Mélenchon.

Plus de 50% des communes votent FN

Marine Le Pen est arrivée en tête dans plus de 19 000 communes de France (sur environ 35 400) lors du premier tour de la présidentielle. Loin derrière, on retrouve Emmanuel Macron avec 7 135 communes et François Fillon avec 5 753 communes, indique Le Parisien.

C’est dans le Nord, le nord-est du pays et sur le pourtour méditerranéen que la candidate du FN a remporté le plus de voix. La seule ville de plus de 100 000 habitants à avoir voté pour ce parti est Toulon, rapporte Le Télégramme. Il y a quelques semaines, c’est dans cette ville du sud qu’un meeting de Macron avait été perturbé par des militants du Front national ainsi que des pieds-noirs et des harkis.

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Seules 55 petites communes de métropole n’ont accordé aucun suffrage à l’extrême-droite, précise Le Parisien. Le vote Mélenchon était plus important dans 22 de ces communes alors que 16 d’entre elles ont préféré Macron.

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Une campagne antieuropéenne et anti-immigration

À travers son programme, Marine Le Pen indique vouloir restituer « au peuple français sa souveraineté » en organisant un « référendum sur l’appartenance à l’Union européenne » et une sortie de l’espace Schengen. À cela s’ajouterait une politique sécuritaire plus importante avec « un plan de désarmement des banlieues concernées et de reprise en main par l’État des zones de non-droit ». Une mesure qui ne devrait pourtant pas concerner directement les zones rurales où l’insécurité est moins importante que dans les villes.

Autre point important de son programme : le contrôle des frontières et la réduction de « l’immigration légale à un solde annuel de 10 000 ». Là encore, ces mesures phares ne concernent pas directement des campagnes où les populations immigrées et leur descendance sont beaucoup moins présentes et où les préoccupations sont davantage liées au manque de services publics et à la baisse des emplois.

Nouvelle stratégie du FN

Pour capter un électorat rural, la candidate du FN a promis de faire barrage à la mondialisation sauvage. On observe ainsi que Marine Le Pen a réussi à obtenir une majorité de communes dans le Nord : une zone qui fait face à la désindustrialisation et à un taux de chômage deux fois plus important que la moyenne nationale. Un sondage Ipsos, repris par l’Obs, indique d’ailleurs que l’extrême-droite a obtenu le plus de votes parmi les ouvriers et les employés, des catégories socio-professionnelles qui touchent de faibles revenus.

Les analystes mettent donc en lumière la stratégie adoptée par le FN et qui vise à opposer le patriotisme à la mondialisation. Certains notent que les profils des candidats du second tour reflètent cette tendance. Alors que Marine Le Pen s’érige comme la candidate anti-système, des opposants à Macron, qui ne sont pas favorables à l’extrême-droite, le considèrent comme le candidat qui pourrait favoriser la technocratie et la finance. Il n’est d’ailleurs pas certain que les électeurs qui lui ont préféré Mélenchon au premier tour lui accordent leur vote le 7 mai prochain.

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