En France, le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, ne compte pas seulement s’attaquer aux sans-papiers mais aussi à l’immigration régulière. Il a en effet instruit les préfets, via une de deux nouvelles circulaires, à régulariser moins d’étrangers demandeurs de titres de séjours et expliquer plus.
Les temps seront durs pour étrangers en France, avec le nouveau gouvernement Michel Barnier. Le ministre de l’Intérieur, décidé à faire de l’immigration l’une de ses priorités, le confirme de plus en plus.
Ce mardi 8 octobre, il a tenu deux réunions avec 21 préfets des départements qui concentrent le plus grand nombre d’étrangers. L’ordre du jour est particulièrement dominé par les questions liées à l’immigration et aux régularisations.
« Ce qui compte, c’est le résultat du premier tour des législatives »
Lors de la réunion, Bruno Retailleau a confirmé bien qu’il incarne une ligne dure sur les thèmes de l’immigration et des étrangers. Une position qui penche clairement vers la vision de la droite et l’extrême droite française.
« Il a dit qu’il voulait répondre à la volonté du peuple et que ce qui compte, c’est le résultat du premier tour des législatives », a confié un participant à la réunion du mardi, sous couvert de l’anonymat, au journal Le Monde, ce mercredi 9 octobre.
Lors du premier tour des législatives en France, le 30 juin dernier, c’est le Rassemblement national (RN, extrême droite) qui est arrivé en tête des suffrages.
Retailleau a réitéré aux préfets son objectif de réduire l’immigration, y compris légale, à travers la réduction des régularisations sous l’effet notamment de l’immigration étudiante, professionnelle et humanitaire, rapporte Le Monde.
Dans ce sens, le ministre de l’Intérieur a annoncé deux futures circulaires. La première concerne une directive obligeant les préfets à augmenter les expulsions et réduire les régularisations, ainsi que de lui rendre des comptes à ce propos.
Deux circulaires pour augmenter les expulsions et réduire les régularisations
« Il demande aux préfets de lui rendre des comptes et de lui remonter des tableaux de bord sur la hausse des expulsions et la baisse des régularisations », explique un préfet au même journal, toujours sous couvert de l’anonymat.
Pour augmenter les expulsions, Retailleau demande aux préfets de se baser sur les dispositions de la nouvelle loi sur l’immigration de janvier 2024. Celle-ci, rappelons-le, lève un certain nombre de protections qui limitent les possibilités d’éloignement pour plusieurs catégories d’étrangers.
La deuxième circulaire annoncée par le ministre concerne, quant à elle, les modalités de réduction des régularisations des sans-papiers qui vivent ou travaillent en France.
Elle vise à remplacer la « circulaire Valls », en vigueur depuis 2012, et qui détermine les critères de régularisation des sans-papiers et permet chaque année à 30.000 étrangers d’obtenir des titres de séjour pour leur vie privée et familiale ou le travail salarié qu’ils exercent.
Le ministre de l’Intérieur a promis un texte de remplacement plus court et plus clair. Il n’a, par ailleurs, pas évoqué, à aucun moment, la disposition de la loi immigration portant sur la simplification de la régularisation des travailleurs dans les métiers en tension, dont la liste n’est toujours pas actualisée, une mesure nécessaire pour son entrée en vigueur.
Toujours dans le thème des régularisations, le ministre a également insisté sur l’exigence de la « maîtrise du français » par les candidats à la régularisation, ainsi que de leur « assimilation des valeurs » de la société française.