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Visite de Macron en Algérie : un projet loin d’être concret

Visite de Macron en Algérie : un projet loin d’être concret

À défaut de se voir, ils s’écrivent. Le président français Emmanuel Macron a adressé, mercredi 2 août, une lettre au président Abdelaziz Bouteflika. Cette lettre fait suite au message adressé par le chef de l’État algérien à son homologue français à l’occasion de la fête nationale de son pays le 14 juillet dernier.

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Dans sa lettre, rendue publique via l’agence officielle algérienne, Emmanuel Macron a réaffirmé sa volonté de donner aux relations bilatérales « une dimension supplémentaire ». « Jamais dans l’histoire les liens entre nos deux pays n’ont atteint un tel niveau d’excellence et de densité », a notamment affirmé le président français.

« Beaucoup de travail a déjà été effectué, et les prochains mois seront marqués par une série de rendez-vous majeurs qui permettront de préparer le projet de grande visite officielle que je serais très heureux et honoré d’effectuer en Algérie, au moment qui vous conviendra », a par ailleurs fait savoir Emmanuel Macron. Le président français remet ainsi d’actualité sa visite d’État prévue depuis son élection en mai dernier, mais toujours pas programmée.

Traditionnellement, le président français accorde sa première visite officielle hors Europe en tant que chef d’État en Algérie. Cela a été le cas pour les trois derniers présidents. Les présidents François Hollande, Nicolas Sarkozy et le deuxième mandat de Jacques Chirac ont tous effectué le déplacement en Algérie dans les mois ayant suivi leur élection. Face à l’incapacité du président Bouteflika à le recevoir, le président français a d’ores et déjà été contraint de rompre avec la tradition en effectuant une première visite au Maroc.

En annonçant publiquement sa volonté d’effectuer une visite officielle en Algérie « au moment qui conviendra » au président Bouteflika, Emmanuel Macron renvoie très clairement la balle dans le camp algérien, qui doit une nouvelle fois faire face à l’un des inconvénients majeurs d’un président malade et affaibli. Il faut savoir que la visite officielle d’un chef d’État revêt un caractère particulier d’un point de vue protocolaire. Tous les détails de la visite doivent être planifiés des semaines, voire des mois, à l’avance.

Surtout, contrairement à un Premier ministre ou un ministre, il est inimaginable qu’un chef d’État vienne en Algérie sans être reçu par le président de la République. C’est d’ailleurs pour cette raison que la visite officielle de la chancelière allemande Angela Merkel, prévue en février, avait dû être annulée et reportée à une date qui n’a jusqu’à présent toujours pas été fixée. Le président Bouteflika souffrait alors d’une « bronchite aiguë ».

Une seule visite a pour l’instant été effectuée par un chef d’État en Algérie cette année. Seul le président de la République du Congo, Denis Sassou N’Guesso, a été reçu par le président Bouteflika. C’était le 28 mars dernier déjà, signe que la santé du président Bouteflika est peut-être plus que précaire.

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La visite du président français Emmanuel Macron risque par conséquent de rester un vœu pieux pour les mois à venir. Selon nos sources, aucune date prévisionnelle n’a été pour l’instant proposée. Pire, aucune entame de préparatifs de la visite du président Macron n’a même été faite, montrant à quel point le projet reste loin d’être concret.

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