search-form-close
Le Brent au plus haut depuis plus de 2 ans mais ça reste insuffisant pour l’Algérie

Le Brent au plus haut depuis plus de 2 ans mais ça reste insuffisant pour l’Algérie

Les prix du pétrole continuent de grimper lundi après plusieurs annonces laissant entendre que l’accord Opep devrait être prolongé en novembre et s’étendre à d’autres pays membres du cartel. Le WTI a terminé à 52,02 dollars, en hausse de 3% à New York, son. Le baril de Brent (référence pour le pétrole algérien) qui s’échange à plus 59 dollars (+4%) en fin de journée, atteint son plus haut niveau depuis plus de deux ans. En un an, il a gagné plus de 28%.

Extension de l’accord Opep ?

Les marchés semblent optimistes sur le rééquilibrage de l’offre, après les dernières déclarations de plusieurs pays. Il est également question d’une extension de l’accord de l’Opep. « La prochaine réunion de l’Opep (prévue en novembre à Vienne) discutera de la nécessité de prolonger l’accord sur les réductions de production et de la durée de l’accord », a fait savoir ce lundi le ministre de l’Énergie des Émirats arabes unis, Suhail al-Mazrouei. Il a également précisé que « la réunion discutera également de l’adhésion de nouveaux producteurs à l’entente sur les réductions de production ».

Des propos qui laissent donc sous-entendre que la Libye et le Nigeria -exemptés jusqu’à présent de l’accord en raison de leur contexte géopolitique- pourraient à partir de novembre participer à la réduction de la production du cartel. Pour rappel, fin mai, les membres du cartel s’étaient entendus pour prolonger de neuf mois, jusqu’à fin mars 2018, l’accord de limitation de la production d’or noir.

Ces dernières semaines, l’annonce de l’augmentation de la production en Libye et au Nigeria -menaçant de réduire à néant l’accord Opep- avait plombé les marchés.

Référendum au Kurdistan irakien

Les cours sont également portés par la tenue du référendum sur l’indépendance organisé par le gouvernement régional du Kurdistan autonome irakien.

Alors que les opérations de vote ont débuté lundi matin, le président turc Erdogan a menacé lundi de stopper les exportations pétrolières via la Turquie. Le Kurdistan irakien tire la majorité de ses recettes de l’exportation du pétrole, via un oléoduc arrivant au port méditerranéen turc de Ceyhan.

Selon les données de Rystad Energy, la région autonome a pompé environ 544.600 barils de pétrole par jour en 2016 et devrait augmenter sa production à 602.000 barils cette année (soit 12% de la production totale irakienne selon Bloomberg). 583.600 barils par jour sont exportés, selon les chiffres compilés par Bloomberg.

La semaine dernière, Ankara avait déjà averti Erbil de la mise en place de sanctions, sans toutefois préciser lesquelles, en cas de maintien de ce scrutin.

Dimanche, les autorités irakiennes ont également appelé les pays étrangers à cesser leur commerce pétrolier avec la région du Kurdistan et à traiter directement avec le gouvernement de Bagdad.

Certes, un tel scénario entraînerait l’asphyxie économique du Kurdistan irakien (la province tire la majorité de ses revenus du pétrole…) mais il est aussi une bonne nouvelle pour les marchés.

« Si ce boycott s’avère efficace, 500.000 barils de pétrole en moins seront sur le marché », résume une note publiée par les analystes de Commerzbank ce lundi. De quoi accélérer le rééquilibrage du marché mondial et faire grimper les cours.

Ralentissement américain

En outre, le spectre de la menace de la production américaine tant redouté ces dernières semaines s’éloigne avec un ralentissement de la production outre-atlantique.

Le groupe de services pétroliers Baker Hugues a indiqué vendredi 22 septembre que le nombre de forages pétroliers aux États-Unis (indice de la production future) a diminué pour la troisième semaine d’affilée, après 14 mois de hausse.

Pétrole trop bas pour l’Algérie

Toutefois, cette hausse des cours reste insuffisante pour l’Algérie. Dans son projet de loi – dont TSA détient une copie– portant amendement de l’ordonnance relative à la monnaie et au crédit, le gouvernement détaille que « le besoin de financement du Trésor pour l’année 2017 demeure supérieur à 500 milliards DA ». Il ajoute que le maintien des cours du pétrole à leur niveau actuel « accentuera les tensions sur la trésorerie de l’État, à court et moyen terme ».

L’année dernière, le projet de loi de finances 2017 avait pourtant établi sur la base d’un baril à 50 dollars. Selon un économiste interrogé par TSA, sur la base des prévisions et des annonces du gouvernement, prévoyant un déficit de 2000 milliards de dinars, l’Algérie aura besoin d’un baril à 97 dollars pour équilibrer son budget 2018.

| LIRE AUSSIPétrole : le bout du tunnel ? 

  • Les derniers articles

close