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Les chefs d’entreprises mêlés malgré eux à la lutte des clans au pouvoir

Les chefs d’entreprises mêlés malgré eux à la lutte des clans au pouvoir

Le recadrage de Abdelmadjid Tebboune par le président Abdelaziz Bouteflika, après plusieurs jours de tensions entre le Premier ministre et le patron du FCE, a fait baisser la tension dans les milieux des affaires, sans vraiment les rassurer. Les proches d’Ali Haddad et les victimes du blocage des marchandises dans les ports sont soulagés, mais ils demeurent sur leur garde, faute de visibilité sur la suite des événements.

Les membres du FCE évitent d’évoquer publiquement le sujet. Ce dernier dépasse désormais le cadre gouvernement-patronat. Il a pris une nouvelle dimension avec l’intervention du chef de l’État.

En effet, le désaveu public de Tebboune, confirmé hier par le chef du FLN, a donné naissance à de nouvelles inquiétudes sur l’étendue du conflit au sommet de l’État. Tebboune a-t-il agi seul ? S’est-il rebellé contre le président ? Sera-t-il maintenu à son retour de congé ? Bouteflika est-il toujours aux commandes ? Autant de questions qui restent sans réponse. Perdus, les chefs d’entreprise guettent la moindre information en provenance de la présidence sur l’avenir du Premier ministre.

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Pour eux, logiquement, Tebboune va partir, après avoir été désavoué par le Président, et traîné dans la boue par des médias réputés proches de la présidence de la République. Faute d’informations, les spéculations sur son successeur et l’absence du chef de l’État alimentent les rumeurs qui prennent chaque jour, un peu plus d’épaisseur.

L’inquiétude et le manque d’assurance sont encore plus importants dans le camp des adversaires du président du FCE. Alors qu’ils s’apprêtaient, il y a encore quelques jours, à sortir du bois pour tenter de destituer Haddad, ils ont été surpris, par le basculement brutal du rapport de force en faveur du patron des patrons. Ils ont donc rangé leurs armes, en attendant l’issue finale de la guerre dont ils viennent de perdre une importante bataille. Certains craignent même des représailles.

Alors qu’ils ont besoin de stabilité, ils se retrouvent mêlés, malgré eux à une lutte des clans d’une rare violence inouïe. L’épisode du bras de fer entre Tebboune et Haddad a montré l’extrême fragilité des entreprises en Algérie, qui peuvent basculer dans l’abîme, du jour au lendemain.

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