À chaque changement de gouvernement ou remaniement ministériel, les mêmes questions reviennent. Quelle sera la stratégie économique du gouvernement ? Quelles seront ses choix en matière industrielle ? Va-t-il relancer la réforme bancaire ? Ou encore : la politique des subventions, jugée trop coûteuse, sera-t-elle revue pour un meilleur ciblage ? Certains s’interrogent sur le contenu du programme que va présenter le nouveau Premier ministre à l’APN.

Dans les faits, les différents gouvernements qui se sont succédé depuis le printemps arabe et les émeutes de janvier 2011 dans plusieurs villes algériennes, n’ont eu qu’une seule consigne : maintenir la paix sociale, à tout prix. Toutes les politiques menées ne visent que cet objectif et à travers lui le maintien du pouvoir actuel, avec à sa tête Abdelaziz Bouteflika.

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« Il n’y a ni politique économique, ni projets de réformes. La seule consigne qui a toujours été donnée aux différents gouvernements concerne le maintien de la paix sociale. Il faut éviter à tout prix une explosion sociale », affirme un ancien ministre.

Le nouveau gouvernement ne va pas échapper à la règle. Certes, la « reconversion » de l’économie figure officiellement parmi les priorités affichées. « Une reconversion économique nécessaire et urgente pour faire en sorte que notre pays ne dépende plus des fluctuations des prix des hydrocarbures », a déclaré le Premier ministre Abdelmadjid Tebboune lors d’une cérémonie de passation de pouvoirs avec son prédécesseur Abdelmalek Sellal.

Il s’agit, a-t-il poursuivi, de construire une économie « plus saine et plus équilibrée », dans laquelle le secteur privé aura « toute sa place, peut-être même une place prioritaire, avec toute la régulation et le contrôle que doit faire le gouvernement, au nom du président de la République ».

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Mais il s’agit surtout d’un discours de circonstance. Vendredi, lors de la passation de pouvoirs avec le nouveau ministre de l’Habitat, Abdelmadjid Tebboune a expliqué que ses priorités sont le logement, la santé et l’éducation. Il a annoncé le paiement de près de 60 milliards de dinars aux entreprises de réalisation de logements.

C’est d’ailleurs la crise des paiements dans le secteur du logement qui a, en partie, précipité le départ de Sellal et de son gouvernement. Pour le clan présidentiel, en laissant les dettes s’accumuler dans le secteur du BTP, l’ancien Premier ministre a pris le risque de faire descendre les travailleurs et les souscripteurs dans la rue. Il a donc failli à sa mission : préserver à tout prix la paix sociale.

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