search-form-close
De retour mardi au Palais du gouvernement, Tebboune ne compte pas céder à la pression

De retour mardi au Palais du gouvernement, Tebboune ne compte pas céder à la pression

Abdelmadjid Tebboune est attendu ce lundi en fin de journée à Alger en provenance de Paris, après un congé mouvementé marqué par une série de polémiques et d’attaques dans la presse. Hier encore, il faisait l’objet de nouvelles attaques virulentes de la part de médias proches de la Présidence.

Cette fois, il était question d’un voyage en Moldavie via Istanbul. On reproche au Premier ministre de ne pas avoir respecté le titre de congé délivré par la présidence qui aurait prévu un voyage dans le sud de la France. On lui reproche aussi le choix de la destination : la Moldavie, trop éloignée d’Alger. Une règle non-écrite voudrait en effet qu’un Premier ministre en congé ne doit pas se trouver à plus de deux heures d’avion d’Alger. Un argument de plus utilisé par les adversaires de Tebboune pour tenter de l’affaiblir.

En plus des attaques dans la presse, le Premier ministre a été sévèrement recadré par le président de la République durant son congé. Un recadrage violent rendu public via la chaîne Ennahar TV puis confirmé par des faits, notamment deux notes envoyées, jeudi et ce lundi, par l’Association des banques et établissements financiers (Abef) aux banques. Elle leur demande de domicilier les importations des marchandises commandées avant l’instauration des licences et la prise de décisions de suspension.

| LIRE AUSSI : L’opération « mains propres » de Tebboune et les « rapports » reçus par Bouteflika

Les notes de l’Abef s’appuient sur une instruction du ministre du Commerce. Elles annulent des instructions émanant « de Monsieur le Premier ministre ». En annulant une instruction émise directement par son supérieur le Premier ministre, le ministère du Commerce scelle ainsi l’idée de l’effritement de l’autorité de Tebboune.

Dans le même temps, les rumeurs sur un départ de Tebboune se font insistantes. Un ministre semble même s’être clairement positionné dans cette perspective. Noureddine Bedoui a multiplié les déplacements à l’intérieur du pays. Il s’est exprimé sur des dossiers qui dépassent ses compétences de ministre de l’Intérieur, comme quand il a exclu le gel des projets de développement.

C’est dans ce contexte que le Premier ministre va retrouver demain mardi le Palais du gouvernement. L’homme est affaibli mais il garde quelques atouts. D’abord, il est populaire. Sa croisade contre les « forces de l’argent » semble avoir séduit les Algériens. Sur les réseaux sociaux, baromètre fiable de l’état de l’opinion publique, Tebboune bénéficie d’un large soutien populaire.

| LIRE AUSSI : Visite de Tebboune à Paris, immigration clandestine : les réponses de Messahel

Autre atout : il vient d’être nommé Premier ministre. Le limoger en à peine deux mois est une décision à haut risque pour le chef de l’État. Elle risque de relancer l’éternel débat sur les prises de décision au sommet de l’État dans un contexte de maladie du Président.

Discret depuis le début du mois, l’entourage de Tebboune se montre confiant, voire même combatif, à la veille de la reprise. Pour ses proches, une démission ou une reculade du Premier ministre ne sont pas envisageables. « Il ne cédera pas », résume un proche. Les soupçons se tournent vers un homme : Ahmed Ouyahia. L’entourage de Tebboune pense que le directeur de cabinet du Président n’est pas étranger à la campagne dont fait l’objet le Premier ministre.

L’entourage de Tebboune n’est pas le seul à soupçonner Ouyahia d’avoir joué un tel rôle. Avant lui, c’est l’entourage de Amara Benyounes qui pointait un doigt accusateur en direction du directeur de cabinet du RND dans le dossier de l’éphémère ministre du Tourisme nommé dans le gouvernement Tebboune.

| LIRE AUSSI : Qui veut la peau de Tebboune

  • Les derniers articles

close