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Législatives : comme en 1997, le FLN fragilisé face au RND

Législatives : comme en 1997, le FLN fragilisé face au RND

Djamel Ould Abbes Toufik Doudou / New Press
Djamel Ould Abbes SG du FLN

ANALYSE. La nouvelle Chambre basse du Parlement algérien sera une assemblée mosaïque avec la présence de 36 partis et un groupe d’indépendants. L’éclatement des voix semble avoir en premier lieu desservi l’opposition alors que l’abstention a profité aux partis du pouvoir.

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Mais les quinze millions d’Algériens qui ne sont allés voter ont envoyé un message à la classe politique et au gouvernement. A-t-il été entendu ? Si aucun moyen fiable ne permet encore de savoir s’il s’agit d’un boycott ou d’une abstention, il reste que près 63 % des électeurs ne se sont pas déplacés pour voter, affaiblissant par conséquent la légitimité d’une nouvelle assemblée, pourtant censée faire oublier les ratés de celle qui l’a précédée. Après 2007 et 2012, la tendance de ne pas voter pour le renouvellement du Parlement se confirme donc au fil des scrutins.

À l’hémicycle, le FLN, qui a mené une campagne contre le RND son ex-partenaire de l’Alliance présidentielle, sera obligé de « renégocier » le contrat avec le parti d’Ahmed Ouyahia pour des raisons arithmétiques, sinon il ne pourra rien faire à l’APN. C’est là que réside le piège pour un parti, annoncé comme « vainqueur », alors qu’en réalité il a perdu une soixantaine de sièges par rapport aux législatives de 2012. Avec 164 députés, le FLN ne pourra pas « faire la loi » au sein du Parlement sans… l’appui du RND.

Avec 97 sièges, le parti d’Ouyahia est, en fait, le véritable bénéficiaire des élections du jeudi 4 mai, puisqu’il a gagné 37 sièges par rapport à la précédente législature. Si « les échanges vifs » entre Ouyahia et Ould Abbes devaient se poursuivre, l’alliance parlementaire risque de se révéler rapidement difficile, voire impossible. Dans ce dernier cas, l’APN sera mise en situation de blocage ce qui va encore compliquer les choses avec une scène politique s’installant durablement dans le statut quo.

Le FLN possède toutefois une solution de rechange : il pourrait s’allier avec plusieurs autres partis pour remplacer le RND. Dans cette configuration, il pourrait probablement compter sur TAJ, le parti d’Amar Ghoul, qui a 19 sièges, l’ANR, Alliance nationale républicaine, et ses 8 sièges, les indépendants avec 28 sièges. Une alliance avec le Mouvement populaire algérien (MPA) de Benyounes, qui s’est montré critique à l’égard du FLN, s’annonce plus difficile.

L’ex-parti unique sera, en cas de différend prolongé avec le RND, tenu de s’engager sur plusieurs pistes pour s’assurer une majorité confortable et pour pouvoir avoir de l’influence sur le fonctionnement de l’APN et sur le travail parlementaire. Un exercice qui risque de l’épuiser. Autrement dit, le parti que Djamel Ould Abbes, présenté comme celui de « l’État », se retrouve une nouvelle fois fragilisé. Un scénario qui rappelle celui 1997, avec l’émergence du RND, sorti des entrailles de l’Administration.

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