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Sellal, Ouyahia et Ould Abbes : les trois principales victimes du dernier remaniement

Sellal, Ouyahia et Ould Abbes : les trois principales victimes du dernier remaniement

Le Président a-t-il réellement consulté la majorité parlementaire pour désigner le gouvernent comme le prévoit la Constitution ? Une chose est sûre : le nouveau staff gouvernemental ne porte ni l’empreinte de Djamel Ould Abbes ni celle d’Ahmed Ouyahia.

Bien au contraire, les chefs des deux principales formations à l’Assemblée semblent avoir été écartés du processus de désignation du nouveau gouvernement. Visiblement, les deux partis n’ont pas apprécié la démarche de la présidence. Preuve en est, aucun des deux n’a commenté officiellement l’annonce du nouveau gouvernement ni apporté son soutien au nouveau Premier ministre.

La liste d’Ouyahia

Le RND a de bonnes raisons d’être mécontent. Le parti d’Ahmed Ouyahia a réalisé un bon score aux dernières législatives. Pourtant, il a perdu un portefeuille clé, celui de l’Industrie qui retourne au FLN. Le RND ne dispose plus que de quatre ministres au gouvernement, en plus d’Ahmed Ouyahia qui conserve – pour combien de temps encore ? – son poste à la présidence de la République.

Avant l’annonce du remaniement, Ouyahia avait pourtant proposé sa « liste » pour le gouvernement. Des membres du RND qui lui sont fidèles et qu’il aurait souhaité voir siéger au gouvernement. Mais, selon nos sources, les noms proposés par le directeur de cabinet du Président ont été rejetés par la présidence.

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Ould Abbes, le chef mal informé

Côté FLN, Djamel Ould Abbes s’est discrédité, à deux jours du remaniement, en affirmant que c’est bien la présidence qui a demandé à Abdelmalek Sellal de mener les consultations en perspective de nommer un nouveau gouvernement.

Il a même fait état d’une rencontre entre Ouyahia et Sellal consacrée au remaniement. « Ouyahia ne joue pas. Pensez-vous qu’il aurait pu refuser des consultations ordonnées par le Président ? », a-t-il affirmé dimanche, trois jours avant le remaniement. Les deux hommes « se sont longuement rencontrés. Il n’y a aucun conflit. Ouyahia et Sellal ont une longue expérience dans le pouvoir », a-t-il insisté.

En fait, le FLN et le RND payent aussi le taux de participation aux législatives. Rassemblées, les formations « majoritaires » n’ont, en réalité, obtenu que 2 millions de voix. C’est très peu. La majorité dont elles se targuent aujourd’hui reste donc bien relative.

Sellal dernier informé

Dans ce jeu de massacre, c’est Sellal qui a sans doute subi le plus grand affront. Selon des informations recueillies par TSA, de sources concordantes, il n’a été informé de son remplacement que mercredi matin, soit juste avant l’annonce officielle de la nomination d’Abdelmadjid Tebboune.

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Sellal a cru jusqu’à la dernière minute qu’il serait maintenu dans son poste. Il avait même préparé sa propre liste de gouvernement. À l’arrivée, non seulement Sellal n’a pas été retenu, mais tous les ministres considérés comme ses proches ont été remerciés.

Comme pour Ouyahia en 2012, Bouteflika a mis fin à la mission de Sellal à moins de deux ans de la prochaine présidentielle. Même si Sellal n’a jamais affiché publiquement ses ambitions – bien au contraire, il a toujours répété qu’il était fidèle au chef de l’État -, l’ex-Premier ministre a sans doute commis une erreur de s’engager dans un duel à distance avec son rival Ahmed Ouyahia lors de la dernière campagne électorale des législatives. Un duel qui ressemblait à un tour de chauffe en prévision de la prochaine présidentielle.

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