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Couacs en série au sommet de l’État

Couacs en série au sommet de l’État

Sellal Anis Belghoul / New Press
Le premier ministre, Abdelmalek Sellal, inaugure la 50e Foire internationale d'Alger

Abdelmadjid Tebboune s’est plaint publiquement, mardi 16 mai, d’un manque de coopération de son collègue des Finances. Le ministre de l’Habitat affirme rencontrer des difficultés à obtenir les crédits nécessaires pour financer les différentes formules de logements soutenues par l’État causant ainsi l’arrêt de plusieurs chantiers, selon lui.

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En fait, le problème remonte à plusieurs mois. Dans un premier temps, Abdelmadjid Tebboune avait nié l’existence de problèmes financiers, vraisemblablement pour rassurer les dizaines de milliers de souscripteurs, avant de sortir de sa réserve pour pointer du doigt Hadji Baba Ami. C’est une première dans les annales : jamais un ministre n’avait évoqué publiquement des tensions avec un collègue du gouvernement. Habituellement, les différends sont réglés en tête-à-tête ou à travers un arbitrage du Premier ministre.

Selon nos sources, « le ministère de Finances a refusé de coopérer avec le secteur de l’Habitat ». Les négociations menées depuis plusieurs mois peinent à aboutir à une solution concrète. La médiatisation d’un conflit entre deux ministres est un dysfonctionnement sérieux dans la gestion du gouvernement. Sellal aurait-il perdu le contrôle sur certains de ses ministres ? En sa qualité de coordinateur de l’action gouvernementale, le Premier ministre était censé, dans le cas du différend qui oppose Tebboune à Baba Ami, procéder à un arbitrage pour éviter justement au gouvernement une situation de conflit qui fragilisera davantage sa mission.

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Plus grave encore, le conflit concerne un dossier socialement sensible : le logement. Il fait partie des priorités du président Bouteflika pour garantir la paix sociale. Mais une source gouvernementale, qui s’est confiée à TSA, a déclaré que « le Président n’est pas au courant de ce problème ». D’ailleurs, « ce conflit n’aurait jamais éclaté au grand jour si le Président n’était pas malade », souligne notre interlocuteur. Cet aveu tranche avec les déclarations des officiels, qui affirment sans cesse que « le Président suit de près les affaires de l’État » et que sa maladie n’a aucunement affecté son travail.

En réalité, le gouvernement n’est pas à son premier couac. Hier, le secrétaire général du FLN en a rajouté une couche en annonçant solennellement que le Président a confié au premier ministre, Abdelmalek Sellal, la mission de consulter les partis politiques dans la perspective de former un nouveau gouvernement. Jusque-là, les consultations menées par Sellal avec les partis n’avaient rien d’officiel ou de formel. En faisant cette annonce, Ould Abbes laisse entendre que le Premier ministre a été reconduit dans ses fonctions. Or, une telle annonce est logiquement du ressort du président de la République.

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