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Le gouvernement en pleine cacophonie

Le gouvernement en pleine cacophonie

Sidali Djarboub/NewPress
Le premier ministre, Abdelmalek Sellal en visite de travail dans la wilaya de Batna

Les projets de logements sont à l’arrêt faute d’argent. Les créances dépassent le milliard de dollars auprès des groupes étrangers chargés des chantiers de réalisation. Abdelmadjid Tebboune, ministre de l’Habitat, a confirmé les révélations de TSA. Il a estimé « à 120 milliards de dinars les créances impayées » par l’État.

Conséquence de cette accumulation de dettes : certains projets immobiliers publics seront livrés avec beaucoup de retard.

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Considéré comme un secteur sensible symbole de la politique sociale de l’État, le logement semblait épargné par l’austérité décidée pour faire face à la baisse drastique des recettes en hydrocarbures. Le premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait même qualifié, lors de l’une de ces sorties, le logement de « priorité absolue ». Cela s’est effectivement traduit sur le terrain par le lancement, ces dernières années, de plusieurs programmes visant les différentes catégories de la société. Aux côtés des produits alimentaires de première nécessité, le logement apparaissait comme un secteur « intouchable ».

Que s’est-il passé pour que le gouvernement décide soudainement de ne plus payer les factures de réalisation ? Selon nos sources, les banques refusent depuis quatre mois de débloquer l’argent nécessaire pour payer les sociétés étrangères et algériennes engagées dans les différents programmes de logement. Mais au sein du gouvernement, cette question ne semble pas constituer une priorité. Aucune initiative n’a été prise pour tenter de régler le problème. Une position qui suscite des interrogations. Il est, en effet, difficile d’imaginer que les caisses de l’État soient vides à ce point. Comment expliquer alors cette situation ?

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Plus qu’une question d’argent, ce problème qui affecte le secteur de l’Habitat traduit en réalité le malaise qui règne au sein du gouvernement. L’équipe Sellal manque de cohésion, une réalité qui n’est plus à prouver. Dans les coulisses, on affirme même que Sellal a perdu le contrôle sur plusieurs de ses ministres. À cela il faut ajouter les querelles incessantes entre les différents ministres. Résultat : l’action du gouvernement déjà fragilisé par la chute du prix du baril, est sérieusement affectée.

Sur le terrain, cette incohérence se traduit par des déclarations contradictoires. Désormais, dans le gouvernement Sellal, un ministre ne se gêne plus pour démentir son collègue devant les médias. On peut citer à titre d’exemple le dossier des licences d’importation. Absesselam Bouchouareb n’a pas hésité à pointer directement du doigt son collègue Abdelmadjid Tebboune, faisant de lui le seul responsable dans le retard affiché dans la signature des autorisations. 48 heures auparavant Tebboune avait affirmé que « ce n’était pas lui qui fixait les quotas », dans une allusion directe à Bouchouareb.

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Les exemples sont multiples. Depuis quelque temps le gouvernement reflète l’image d’une équipe perturbée. Une situation aggravée par l’absence du président, affaibli par sa maladie. « Le président ne reçoit pas toutes les informations », affirme notre source. « Bouteflika n’aurait jamais accepté cette situation », conclut notre interlocuteur.

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