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Médicaments, PCR : ce que coûte la Covid-19 aux Algériens

Médicaments, PCR : ce que coûte la Covid-19 aux Algériens

En plus de l’impact sur le plan de la santé, la Covid-19 engendre un coût financier exorbitant pour les Algériens dont le pouvoir est impacté par la double crise sanitaire et économique qui frappe de plein fouet le pays depuis plusieurs mois.

Un défi financier pour les Algériens aux revenus modestes, quand on sait par exemple que le test PCR n’est pas remboursé.

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Entre 10 000 et 12 000 DA rien qu’en médicaments

Chez les médecins, notamment du secteur privé, un malade qui présente des symptômes semblables à ceux de la Covid-19, se voit systématiquement prescrire une ordonnance « type », comportant essentiellement deux antibiotiques (Zithromax et l’Amoxicilline), de la vitamine C, du zinc et du paracétamol.

« Quotidiennement, pratiquement 80% des ordonnances comportent des médicaments destinés au traitement Covid. Ce protocole comporte le Zithromax comme antibiotique, le Zinc et la vitamine C pour booster l’immunité », explique à TSA le Dr Toufik Bentouila, pharmacien d’officine et président du Syndicat national des pharmaciens algériens agréés (SNPAA).

« Le médecin prescrit systématiquement ce protocole pour un malade souffrant de grippe dont les symptômes ressemblent à la Covid », précise le Dr Bentouila.

Le Dr Messaoud Belambri, pharmacien d’officine et président du Syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo), détaille le coût de cette ordonnance-type.

« L’azithromycine (Zithromax) coûte entre 800 et 900 DA la boîte pour une utilisation de six boîtes pour la durée du traitement » généralement d’une semaine, résume Dr Belambri. Concernant l’Amoxicilline,  le prix est d’environ 800 DA la boîte à raison de deux boîtes pour une durée de traitement d’au moins une semaine. Parfois, les médecins prescrivent aussi de l’Augmentin qui coûte autour de 600-700 DA la boîte (il faut 2 à 3 boîtes).

« Sans oublier  la vitamine C, moins chère en médicament (150 DA-200 DA pour un usage de trois boîtes) mais plus chère en complément alimentaire car associée au zinc (autour de 600-800 DA pour 4 boîtes et jusqu’à 2 prises par jour) », détaille le président du Snapo qui évoque aussi l’utilisation des anticoagulants très recommandés (et souvent introuvables !) à l’exemple du Lovenox (entre 900 et 1000 DA/boîte, au minimum 5 boîtes à raison d’une injection par jour).

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Une facture très salée

Cependant, le Dr Belambri nuance l’impact financier sur les assurés sociaux. « Heureusement que tous ces produits, sauf bien sûr la vitamine C et les compléments alimentaires, sont remboursables par la Sécurité sociale, à 100% s’il s’agit d’un malade chronique et dans le cas des assurés sociaux actifs, le remboursement est à 100% pour ceux qui ont la mutuelle et uniquement à 80% pour ceux qui n’en ont pas », explique-t-il.

Le président du Snapo note toutefois un bémol : « Pour les assurés actifs, ce n’est pas plus de deux ordonnances par trimestre et le montant est plafonné à 3 000 DA. C’est une contrainte pour les citoyens de plus en plus nombreux à se traiter en ambulatoire, bien sûr après consultation, que ce soit aux urgences, en milieu hospitalier, chez les médecins privés ou dans les cliniques », explique-t-il.

Concernant les tests sérologiques et la PCR, les prix sont respectivement de 3000 DA et de 15 000 DA dans les laboratoires privés.

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Les concentrateurs d’oxygène hors de prix

Les masques de protection font également partie de la panoplie des produits qu’un patient atteint de la Covid doit se procurer. Les prix en pharmacies varient selon la qualité, entre 35 à 50 DA pour les masques à trois plis, les masques  chirurgicaux entre 80 et 90 DA, et jusqu’à 400 DA pour les masques N95 ou FFP2. Les prix peuvent varier d’une pharmacie à une autre, et dans la même ville comme Alger, les prix peuvent varier d’un quartier à un autre

Les concentrateurs d’oxygène auxquels recourent généralement les patients non hospitalisés et souffrant d’insuffisances respiratoires, connaissent un intérêt grandissant durant cette pandémie de Covid. Ceux qui souhaitent en acquérir peuvent se diriger vers les vendeurs de matériel paramédical.

Sauf qu’ils sont hors de prix : un appareil coûte entre 180 000 et 260 000 DA, il est donc rare d’en trouver en pharmacies. Pour s’en procurer, les Algériens qui n’ont pas les moyens peuvent s’adresser à des associations, comme celle que préside le Dr Bentouila.

« Nous avons acquis une trentaine d’appareils de dix litres chacun au prix de 260 000 DA. Nous recevons des demandes de la part des malades, on a même établi une liste, mais l’association ne peut pas répondre à toute cette demande d’autant que l’épidémie tend de plus en plus à se propager », s’excuse presque le Dr Toufik Bentouila.

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Une liste d’actes remboursables vieille de… 33 ans

Cette situation qui met le citoyen dans l’incapacité de payer les frais de soins pose la question liée au fonctionnement des caisses de sécurité sociale (Cnas et Casnos) et le problème du remboursement des médicaments, pointe le Dr Lyes Merabet président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) qui lance un appel au gouvernement à mettre à jour la liste des actes remboursables vieille de 33 ans.

« Certains actes médicaux réalisés, soit ils ne sont pas remboursés soit c’est un remboursement forfaitaire », expose le Dr Merabet.  C’est le cas de la PCR qui n’est pas remboursée par la Sécurité sociale. Dès lors, un scanner à 20 000 DA ou une IRM à 18 000 ou 25 000 DA sont remboursés pour à peine 2000 ou 3 000 DA, un tarif jugé insignifiant par Dr Merabet.

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